Les 18-35 ans sont heureux dans la vie, mais insatisfaits de la société, selon une enquête nationale d'envergure réalisée par Générations Cobaye et Domplus, auprès de plus de 53 000 jeunes.
Le Bonheur. Cet idéal de bien-être, qui a longtemps questionné, obsédé, tourmenté les philosophes, ne semble plus avoir de mystère pour la nouvelle génération. 82% des jeunes de 18 à 35 ans se disent heureux, et pour eux, la recette est simple. Parmi les ingrédients indispensables, ils citent la bonne santé, l’amour, la famille et les amis, mais aussi un travail qui rend heureux, une sexualité épanouie et une vie spirituelle. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire de ces générations Y et Z que l’on traite parfois de superficielles et d'individualistes, le plus important est d’être bien entouré (pour 75% des répondants) et cela compte bien plus que d’être riche (21%) ou beau (10%).
Les 18-35 ans ont bien entendu le message de Alexander Supertramp, héros de Into the Wild. Parti en Alaska pour trouver le bonheur loin de la société, il est mort après avoir mangé par erreur une plante toxique. Il a laissé derrière lui un dernier mot: “Le bonheur est réel que lorsqu’il est partagé”. Même si, comme Supertramp, 80% des jeunes considèrent qu’il ne tient qu’à soi pour être heureux, et qu’il ne faut pas compter sur la politique ni la société pour faire son bonheur, ils ne font pas l’erreur d’oublier l’importance de l’entourage. Et ils ont bien raison: une étude de Harvard, qui a suivi 724 hommes sur une période de 75 ans, l’a bien démontré: ce sont avant tout les bonnes relations qui rendent heureux.
Du bonheur antisystème ?
Mais si les jeunes sont heureux sur le plan individuel, ils sont pessimistes quant à la situation de la société et de la politique dans son ensemble. 75% des personnes interrogées n’ont pas confiance en l’avenir de la France. Ils sont déçus par une société qui apparaît encore trop inégalitaire, pour 89% d’entre eux.
Le matérialisme ambiant ne leur fait pas non plus rêver, et ils cherchent leur bonheur autre part que dans la consommation. 94% pensent qu’il n’est pas primordial d'acheter fréquemment de nouvelles choses, et 65% considèrent qu’ils possèdent tout ce dont ils ont besoin.
Quant au travail, cela constitue une source de bonheur important, mais ce n’est plus la “réussite” au sens traditionnel qui motive les jeunes. Plus que de monter les échelons et de gagner plus, ils préfèrent travailler moins, pour un emploi qui les passionne, et maintenir un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Loin du stéréotype de la génération apolitique et passive, les jeunes sont inquiets pour le monde, et sont prêts à agir pour le changer. Parmi leurs plus grosses craintes, l’on trouve la dégradation de l’environnement, la montée de l’extrémisme en politique, le pouvoir des multinationales et la maladie. Face à ces menaces, 83% souhaitent participer à la construction de la société de demain, et la quasi-totalité essaie déjà d’agir à leur échelle pour réduire leur impact sur la planète et améliorer leurs relations avec les autres.
Pour un peu plus de bonheur, vous pouvez aller consulter les résultats détaillés sur le site Quedubonheurlenquete.fr
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