Le 18 octobre 2021, Elisa Loncón, présidente autochtone de la Convention qui écrit la nouvelle Constitution chilienne, sonne la clochette pour que ses collègues prennent place dans l’hémicycle en bois orné. Coiffée de la couronne argentée traditionnelle du peuple mapuche, elle débute la séance d’une voix assurée : « Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle étape dans le processus constitutionnel. Aujourd’hui, nous allons initier les débats sur les contenus de la nouvelle Constitution. » Deux ans jour pour jour après le premier acte d’une révolution sociale qui a secoué le pays pendant des semaines, l’Assemblée constituante marque le début d’une nouvelle étape dans le calendrier d’écriture de sa nouvelle Constitution. Trois mois après le début des travaux, dans l’ancien Congrès de Santiago (qui n’avait plus accueilli d’assemblée démocratique depuis la dictature d’Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir en 1973), les 155 membres élus en mai 2021 votent le règlement interne, la composition des Commissions et les normes qui vont régir le travail des constituants. « Les premiers mois de travaux étaient essentiels : nous avons posé les bases fondamentales pour écrire la nouvelle Constitution. Maintenant que nous sommes organisés et en accord avec nos règles de fonctionnement, nous pouvons nous attaquer au fond », détaille Elisa Loncón.
C’est une première dans l’histoire nationale (et...