Australie est lointaine, vue d’Europe. Ses idées encore plus. Et pourtant, ce pays-continent a fécondé une pensée écologique de la première importance. Pionnière, même. C’est la conférence intitulée « Is there a need for a new, an environmental ethic? », donnée au XVe Congrès mondial de philosophie en 1973 par l’Australien Richard Routley (1935-1996), qui est aujourd’hui retenue comme la date de naissance de l’éthique environnementale. Ce courant majeur des cinquante dernières années identifie, dans le sillage précurseur d’Aldo Leopold (1887-1948), la crise écologique comme le produit d’une relation philosophique toxique entre l’humain et son environnement. Parmi les grandes figures de ce mouvement, l’on compte John Baird Callicott, Arne Næss, Holmes Rolston et… l’Australien Peter Singer. Ce philosophe utilitariste a produit, avec La Libération animale en 1975, la grande référence théorique sur l’éthique animale, en particulier pour le mouvement végane – il fonde cette éthique sur la notion de « sentience », selon laquelle la capacité à souffrir offre à ces êtres un statut moral.
Article issu de notre hors-série « Comment nous pourrions vivre », avec Corinne Morel Darleux. Disponible en kiosques et sur notre boutique !
À l’écocentrisme de l’éthique environnementale (qui se focalise sur les milieux et les « communautés biotiques ») s’oppose l’humanisme anthropocentrique d’un autre...