L’usage du terme « maladaptation » date de la fin des années 1990 et s’impose véritablement en 2010. Si les exemples ne manquent pas, c’est autour des « mégabassines » que la lutte s’est cristallisée en France, depuis les manifestations d’ampleur à Sainte-Soline l’an dernier. Est-ce parce qu’on peut résumer en un mot leur inadéquation ?
Article issu de notre numéro 63 « +4°, ça va chauffer ! », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
J.L.G. Ce sont d’abord les scientifiques qui ont qualifié les bassines de maladaptation. Nous sommes assez contents de cette évolution linguistique. C’est une victoire, tout comme celle d’imposer le terme de « mégabassines » dans le débat public. Les organisations qui en font la promotion parlent de « réserves de substitution ». J’ai appris que ce terme était utilisé en anglais pour désigner les outils de substitution à la drogue. Nous ne l’avions jamais abordée sous cet angle, mais finalement, l’expression « réserve de substitution » est aussi juste si l’on considère qu’elle est là pour remplir les besoins d’une agriculture qui s’est rendue esclave d’un certain usage de l’eau.
J.R. D’ailleurs, certains chercheurs utilisent la notion de « fix hydrosocial » (en référence au fait d’injecter une drogue par voie intraveineuse, ndlr) pour parler des bassines…
Pourquoi sont-elles un cas emblématique en matière de...