Les flamants roses peuvent trembler : les estuaires de Camargue ne seront bientôt plus leur carré privé. La Compagnie nationale du Rhône (CNR), concessionnaire du fleuve du même nom, a décidé d’y implanter le premier prototype de centrale osmotique française, développé avec la technologie de la start-up Sweetch Energy. Présente naturellement dans les deltas et estuaires, l’énergie est libérée lorsque les eaux fluviales et marines entrent en contact. À ces endroits précis, la différence de concentration saline des deux solutions déséquilibre le système. Le retour à l’équilibre n’est possible que grâce à un échange d’ions. C’est ce mouvement que l’on nomme osmose.
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Cette énergie ne peut être captée dans son état naturel : il faut en reproduire les conditions non loin, dans une centrale. On peut alors déployer une membrane via laquelle transitent les ions sous l’effet de la pression osmotique (voir schéma p. 89). « D’un côté de la membrane, il y a de l’eau douce, de l’autre, de l’eau de mer et, à l’intérieur, des courants ioniques. Ces derniers sont transformés en courant électrique avec des électrodes », fait savoir Sweetch Energy. C’est une membrane de ce type que la start-up bretonne fondée en 2015 est parvenue à développer en partenariat avec...