Sabotage dans l'histoire

Quand les ouvriers sabotaient

Carte postale : la grève des postiers de mai 1909, vue par l'illustrateur humoriste Metteix.

À la fin du XIXe siècle, la CGT inscrivait le sabotage à la liste de ses méthodes d’action. Les ouvriers découvraient alors un outil qu’ils espéraient capable de renverser le patronat.

« Il faut que les capitalistes le sachent. Le travailleur ne respectera la machine que le jour où elle sera devenue pour lui une amie qui abrège le travail, au lieu d’être, comme aujourd’hui, l’ennemie, la voleuse de pain, la tueuse de travailleurs1. » Paul Delesalle vient de conclure la présentation du rapport de sa commission au reste des délégués réunis pour le 3e congrès de la CGT, en 1897. Alors rattachée au syndicalisme révolutionnaire, la toute jeune confédération fondée deux ans plus tôt adopte, à l’unanimité, deux nouvelles tactiques : le boycott et le sabotage.

Article issu de notre numéro 59 « Sabotage : on se soulève et on casse ? », en kiosque, librairie et sur notre boutique.


Sur le papier, cette dernière paraît permettre de rétablir le rapport de force entre travailleurs et patrons, au bénéfice des premiers. S’ils n’abandonnent pas l’objectif d’une grève générale, les cégétistes voient bien que celle-ci rencontre de nombreux obstacles sur son chemin. « C’est qu’aussi, dans la garce de société actuelle, la lutte entre les capitalos et les prolos n’est guère égale ; les premiers entrent en lutte matelassés de millions ; ils peuvent attendre, le ventre à table. Il n’en va pas de même des pauvres bougres […] : chaque heure qui défile creuse leurs tripes et rapproche la minute fatale où ils devront s’avouer vaincus », explique Émile Pouget 2, l’un des principaux...

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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