Cette histoire a des airs de Blood Diamond, le glamour hollywoodien en moins. Le décor : des collines verdoyantes de l’Afrique des Grands Lacs, une terre immensément riche… et des miséreux – enfants compris – qui creusent le sol comme un gruyère, dans l’espoir de dénicher quelques miettes de trésor minéral. Aux alentours, des hommes en uniforme rodent, arme automatique en bandoulière. Miliciens ou rebelles, ils s’arrogent une partie des pépites du sous-sol pour financer un conflit qui dure depuis les années 1990, dans l’indifférence mondiale : la guerre à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), aux portes du Rwanda.
Article issu de notre numéro 61 « Reprendre les choses en main », en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Le « minerai de conflit » qui nous intéresse ici n’est pas le diamant rose qui rend fou Leonardo DiCaprio dans le film d’Edward Zwick. Au fond de leurs galeries de fortune ou dans les cours d’eau, les « creuseurs » congolais cherchent des graviers de couleur grise : du coltan, alias colombo-tantalite. Une fois exporté dans des conditions douteuses, une fois traité à l’acide fluorhydrique ultra polluant, une fois raffiné pour être débarrassé de son fer et de son manganèse, le coltan révèlera enfin ses joyaux : le tantale et, comme sous-produit de l’opération, le niobium. Deux métaux classés « matières premières critiques » par la Commission européenne, en...