Quand on est partisan de plus de justice sociale voire d’un changement de société, soyons fous, intervenir sur un média télévisé n’est pas une promenade de santé. Pour de nombreux militants de gauche, c’est même carrément une faute de goût. On ne devrait pas mettre les pieds dans ces antennes du capitalisme bourgeois, « et d’ailleurs moi je n’ai pas de télé », rajoute en général l’activiste à cheval sur ses principes. Hélas, moi j’en ai une, et j’adore, comme beaucoup de gens, voir débarquer une ou un gauchiste qui balance sa haine des bourgeois sur un plateau composé de gens polis et distingués.
Article à retrouver dans notre hors-série « Manuel d'autodéfense intellectuelle », en librairie et sur notre boutique.
Je peux regarder en boucle des syndicalistes jeter du réel à la tronche des éditocrates, une activiste du climat reproduire un moment « Don’t look up » et j’avoue que oui, j’ai aimé voir Louis Boyard dénoncer Bolloré sur sa propre chaîne. Mais ces séquences ont un prix pour celles et ceux qui les mènent : se farcir la participation à un dispositif où tout concourt à vous faire passer pour un débile, un rebelle échevelé voire à vous retirer la parole.
« Faut-il aller dans les grands médias ? »
Cette question est une tarte à la crème du militantisme anticapitaliste ou de l’écologisme radical. Quand on porte des idées opposées à la société bourgeoise, est-il pertinent de se...