Nicolas Hulot et Jacques Mézard, respectivement ministres de la transition énergétique et de la cohésion des territoires, ont présenté vendredi 24 novembre le plan de rénovation énergétique du gouvernement. D’ici la fin du quinquennat, le gouvernement investira 14 milliards d’euros afin de rénover 500.000 logements par an. Un projet financé par le grand plan d’investissement que le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé en septembre dernier.
La France compte 7 à 8 millions de “passoires thermiques”, ces logements énergivores classés F et G, les niveaux les plus élevés selon selon le diagnostic de performance énergétique. Près de la moitié (45%) de la consommation d’énergie en France est dûe aux bâtiments résidentiels et tertiaires.
La priorité est donnée aux logements habités par les ménages modestes. L’objectif n’est pas seulement de rendre ces habitations plus écologiques, mais aussi de réduire les factures des particuliers, par exemple à cause des pertes de chaleurs en hivers causées par un logement mal isolé. Pour cela, le gouvernement prévoit de rénover 75.000 passoires thermiques via le programme “Habiter mieux” géré par l’Agence nationale pour l'amélioration de l’habitat. Elle recevra 240 millions d’euros supplémentaires par an.
3 milliards pour les collectivités territoriales
De leur côté, les bailleurs sociaux recevront 600 millions d’euros par an pour rénover au total 150.000 logements. Cette somme sera financée par des mécanismes déjà existants, comme le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) ou les certificats d’économie d’énergie. Le CITE deviendra une prime en 2019 qui “sera bonifiée pour les ménages aux revenus modestes afin de réduire le reste à charge pour ces ménages”, précise le plan.
L’État a décidé de montrer l’exemple. Un quart de son parc immobilier sera rénové pour un coût d’1,8 milliard d’euros. Les bâtiments scolaires seront les premiers concernés. La Caisse des dépôts débloquera 3 milliards d’euros pour les collectivités territoriales afin de rénover notamment les mairies et les locaux sportifs. À terme, l’objectif est de réduire de 40% la consommation d’énergie de ces bâtiments d’ici 2030 et de 60% en 2050 selon les bases de 2010.
Le plan entend aussi simplifier l’information relative aux aides existantes, souvent mal connues. Un “service public de la performance énergétique de l’habitat” sera créé. Il compte indirectement favoriser la réalisation de travaux simples comme l’isolation ou le changement d’équipement de chauffage.
Cette ambition de réduire la facture énergétique de la France passe aussi par la formation de professionnels. Celle-ci “sera renforcée et la qualité des travaux, gage de confiance des particuliers, sera mieux contrôlée”. Les travaux peuvent désormais débuter.
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