L’automne venu, les hautes plaines du Texas achèvent leur mue chromatique. Ces terres logées au nord de l’État américain et s’étirant sur 350 kilomètres se drapent d’un majestueux manteau blanc à hauteur de taille. Il n’est pas tissé par les flocons de neige, mais par des millions de capsules de coton ouvertes et prêtes à être récoltées, chacune recelant quelques graines recouvertes de précieuses fibres. En 2022, le manteau apparu comportait des trous béants et de nombreux champs des hautes plaines ont conservé une couleur ocre. Ils ont été assoiffés par une sécheresse extrême, résultat de températures élevées et de précipitations bien trop rares.
Article à retrouver dans notre numéro 56 « Géo-ingénierie, c'est parti ? », en kiosque jusqu'au vendredi 07 avril et sur notre boutique.
Entre août 2021 et juillet 2022, moins de 75 millimètres de pluie ont arrosé la région. Habituellement, il en tombe le septuple ! « Au sud des hautes plaines, il n’y avait rien, pas le moindre coton, constate Darren Hudson, professeur d’économie agricole à la Texas Tech University. Certes, il y avait déjà eu une grave sécheresse en 2011. Mais si l’on regarde les chiffres, 2022 est l’une des pires années que nous ayons connues. » Dans de telles conditions, et d’après les estimations du Comité consultatif international du coton (CCIC), plus d’un million de tonnes de coton américain pourraient venir à manquer en 2022 par...