Paris, 29 septembre 2024, 14 heures. « Apple assassin ! Apple criminel ! L’iPhone est plein du sang des Congolais. » Micro à la main, affiches levées, les regards rivés sur les portes de l’Apple store d’Opéra à Paris, une poignée de collectifs militants congolais se sont rassemblés à l’occasion de la sortie de l’iPhone 16. Ils manifestent pour dénoncer les ravages causés par l’extraction des minerais servant à la fabrication des téléphones et des ordinateurs. À tour de rôle, les militants prennent le micro pour témoigner des crimes environnementaux et humains qui dévastent la province du Kivu à l’est de la République démocratique du Congo.
Article issu de notre n°66, en kiosque, librairie, à la commande ou sur abonnement.
Depuis 30 ans, cette région, riche en métaux stratégiques, est sous l’emprise de l’industrie minière dirigée par les États et les multinationales occidentales. Les militants se battent pour mettre en lumière l’accaparement des ressources, la destruction des terres et le massacre du peuple congolais. Une matrice de violences à la fois environnementales, humaines et raciales, qui prend racine dans la colonisation du Congo au XIXe siècle et dont les réalités, encore palpables aujourd’hui, sont au cœur de ce que dénonce l’écologie décoloniale.
« C’est une vision du monde qui oblige à sortir de l’abstraction des catastrophes écologiques pour parler de la vie des gens et de...