Ils sont ingénieurs, avocats ou ublicitaires. eur avenir s’annonçait comme une tranquille succession de réussites, de reconnaissance et d’opulence, à l’image de celui de Manon, jeune surdiplômée interrogée dans le cadre du premier épisode du podcast « Paumé·e·s », consacré à la communauté de ceux « qui ont envie de tout plaquer ». « Ma priorité était que mon job soit reconnu socialement, raconte-elle. Je me rêvais business woman, dans de grandes boîtes du CAC 40, avec un salaire à 6 chiffres, où je voyagerais en première classe aux quatre coins du monde. […] J’ai vite déchanté et j’ai abandonné ce rêve pour le remplacer par un autre : travailler dans un secteur qui soit utile à la société. » Comme Manon, de plus en plus de surdiplômés quittent leur parcours ultra balisé pour s’investir dans le bénévolat, l’économie sociale et solidaire (ESS) ou l’engagement associatif. Depuis une décennie, la sociologie des bénévoles s’est transformée : le diplôme ou son absence introduit ainsi un écart significatif dans l’engagement bénévole, que 30 % des plus diplômés pratiquent contre 18 % pour les non-diplômés de l’enseignement supérieur (en baisse depuis une décennie). Est-ce le signe d’un renouvellement de l’engagement citoyen et des formes de militantisme ? Ou serait-ce la trace d’une culpabilité de classe qui ne dit pas son nom, une forme de rachat de conscience actualisée...