Plus de 44 millions de tonnes: c’est le poids record de déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE) atteint dans le monde en 2016 selon un rapport de l’Université des Nations Unies. Une hausse de près de 10% par rapport à 2014, puisque ce chiffre était de 41 millions de tonnes. L’étude englobe l’ensemble des équipements comportant de l’électronique: smartphones, ordinateurs, télévisions, imprimantes mais aussi réfrigérateurs, laves vaisselles ou encore ampoules. Pour mieux visualiser, cela correspond au poids de 4.500 tours Eiffel.
Cette quantité qui contiendraient une valeur de 55 milliards d’euros de matière première est inégalement répartie dans le monde. Les deux plus gros pollueurs en quantité absolue sont l’Asie et l’Europe, avec respectivement 18,2 et 12,3 millions de tonnes de DEEE. En poids moyen par habitant, la Norvège est en tête du classement des jeteurs avec 25,5 kilos par personne. En comparaison, la France génère 21,3 kilos de déchets par tête et les Etats-Unis 19,4 kilos.
20% de DEEE recyclés dans le monde
Mais qu’en est-il du traitement de ces déchets? L’Europe est le meilleur élève en terme de collecte et de recyclage avec un taux de récupération des équipements qui s’élève à 35%, contre une moyenne de seulement 20% sur l’ensemble de la planète. En cause, le manque d’implication des pays dans ce domaine. En effet, le rapport souligne que seulement 67 pays ont instauré une législation sur le traitement des déchets électroniques, couvrant l’équivalent des deux tiers de la population mondiale. Un chiffre en hausse tout de même puisque seuls 61 pays étaient concernés deux ans plus tôt.
Pourquoi si peu de déchets sont-ils recyclés? Un premier obstacle est l’information du consommateur et sa volonté d’agir, celui-ci n’ayant pas forcément le réflexe d’amener ses biens en fin de vie dans des centres de collectes ou conscience de cette possibilité. Un rapport du Sénat datant de septembre 2016 estime que 100 millions de smartphones dorment dans les tiroirs des Français. Autres causes: la difficulté de recyclage de certains appareils ou encore l’obsolescence (plus ou moins) programmée de ces derniers, poussant les ménages à se rééquiper à intervalles réguliers.
Malgré les efforts croissants pour collecter cette masse de déchets, les projections ne sont pas optimistes. Le rapport évoque la barre des 50 millions de tonnes de DEEE dans le monde franchie dès 2020, soit près de 7 kilos par habitant contre 6,1 en 2016.
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