Concentration urbaine et décroissance

Exode décroissant : quitter la métropole pour la Biorégion

Illustrations extraites du livre de Sébastien Marot Prendre la clef des champs, Wildproject, 2024.
Illustrations extraites du livre de Sébastien Marot Prendre la clef des champs, Wildproject, 2024. © Martin Étienne

À l’heure où 56 % de la population mondiale est concentrée en ville (une proportion qui devrait grimper à 66 % en 2050), le destin de l’humanité semble résolument urbain. Mais une telle concentration humaine peut-elle se maintenir dans ces espaces énergivores et polluants, complexes et vulnérables aux crises qui se multiplient ? Pour les penseurs de la décroissance, qu’ils soient économistes, géographes, architectes ou philosophes, la solution se trouve hors des métropoles, et notamment dans le modèle biorégional. En prenant la clef des champs, se déploie une autre manière d’habiter le monde dans le respect de ses limites.

En 2024, 57 % de la population mondiale vit en ville, soit plus de 4,6 milliards de personnes. C’est près de 22 fois plus qu’en 1900. Au cours de cette période, les émissions de dioxyde de carbone ont été multipliées par 19. Les métropoles, denses de millions d’habitants, forment aujourd’hui le creuset des décisions politiques et économiques capitalistes. Elles perpétuent un imaginaire consumériste alimenté par l’hyperconnectivité et l’immédiateté. Pour le géographe Guillaume Faburel, la ville est tout simplement « l’antre de la croissance ».

Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Ces concentrations de populations se construisent sur des systèmes de fonctionnement d’une grande complexité. Leur développement repose en effet sur un appétit gargantuesque de matériaux et de ressources qui les rend dépendantes, et donc vulnérables, mais également sur l’exploitation des territoires ruraux. « Les villes modernes industrielles sont comme des colonisateurs, de gigantesques systèmes de succion qui, pour vivre, vont puiser dans tout le pays environnant, d’ailleurs même dans le monde entier, après avoir largement dépassé le moment où il leur était encore possible de s’ajuster aux capacités de leur propre territoire ou des régions alentours proches », écrit l’essayiste américain Kirkpatrick Sale en...

Débloquez cet article gratuitement !

Débloquez cet article gratuitement !

Accédez à cet article en vous inscrivant sur notre site :
* Accès aux articles abonnés pendant 7 jours
* Notre numéro "À quoi devons-nous renoncer ?" offert en pdf

S'inscrire

S'identifier

Soutenez Socialter

Socialter est un média indépendant et engagé qui dépend de ses lecteurs pour continuer à informer, analyser, interroger et à se pencher sur les idées nouvelles qui peinent à émerger dans le débat public. Pour nous soutenir et découvrir nos prochaines publications, n'hésitez pas à vous abonner !

S'abonnerFaire un don

Abonnez-vous à partir de 3€/mois

S'abonner
NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
Lire le sommaire

Les derniers articles