En 2024, 57 % de la population mondiale vit en ville, soit plus de 4,6 milliards de personnes. C’est près de 22 fois plus qu’en 1900. Au cours de cette période, les émissions de dioxyde de carbone ont été multipliées par 19. Les métropoles, denses de millions d’habitants, forment aujourd’hui le creuset des décisions politiques et économiques capitalistes. Elles perpétuent un imaginaire consumériste alimenté par l’hyperconnectivité et l’immédiateté. Pour le géographe Guillaume Faburel, la ville est tout simplement « l’antre de la croissance ».
Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Ces concentrations de populations se construisent sur des systèmes de fonctionnement d’une grande complexité. Leur développement repose en effet sur un appétit gargantuesque de matériaux et de ressources qui les rend dépendantes, et donc vulnérables, mais également sur l’exploitation des territoires ruraux. « Les villes modernes industrielles sont comme des colonisateurs, de gigantesques systèmes de succion qui, pour vivre, vont puiser dans tout le pays environnant, d’ailleurs même dans le monde entier, après avoir largement dépassé le moment où il leur était encore possible de s’ajuster aux capacités de leur propre territoire ou des régions alentours proches », écrit l’essayiste américain Kirkpatrick Sale en...