La dette est un sujet radioactif. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les débats sur le sujet – en France comme ailleurs dans le monde – et analyser les réactions qu’ils suscitent, de part et d’autres du spectre politique. À droite, on s’affole de la « spirale du déficit », l’orthodoxie néolibérale réduisant la dette à un excès de dépenses ou à une insuffisance de recettes tout en plaidant pour une gestion équilibrée « en bon père de famille ».
Au niveau européen, les institutions se chargent de veiller à ce que les États ne s’endettent pas au-delà du seuil de 3 % du PIB, sous peine de se voir sanctionnés pour non-respect des règles budgétaires. La solution à ce supposé laisser-aller se trouvant le plus souvent dans la mise en place de « cures » d’austérité. Une expression qui laisse peu de place au doute : pour les économistes orthodoxes, la dette est une maladie dont il s’agit de se purger.
Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Le sujet divise également la gauche. Alors que la nécessité de s’endetter pour financer les investissements pour une justice écologique et sociale semble faire l’objet d’un consensus, la question des seuils d’endettement et des conséquences économiques de tels choix suscite la discorde. Un climat de suspicion autour de l’idée d’endettement...