La fin de la belle saison est là. On récolte les poireaux, les courges ; on coupe les citrouilles en morceaux. Les cageots de légumes s’entassent en attendant le marché – l’avant-dernier de l’année. La récolte aurait pu être meilleure. « L’automne a été pluvieux. On a perdu beaucoup de nos cultures d’été : les tomates, les concombres… Le mildiou est arrivé tôt et on a eu beaucoup de limaces. On n’a presque aucun navet », liste sereinement Nico, membre du jardin des Maraîchères depuis six ans, l’une des quatre parcelles maraîchères du quartier libre des Lentillères de Dijon, quartier autogéré depuis quatorze ans sur une friche maraîchère. Pas de pesticides, de fongicides ni de machines, hormis un petit tracteur rose pour déplacer les bottes de paille. Ici, on cultive sur sol vivant et on récolte à la main.
Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Les près de 7 000 m2 de potager en culture rotative sont gérés par une poignée de militants. Une saison, les légumes racines, une autre les choux, la suivante d’autres légumes encore… L’idée : permettre au sol de se régénérer. Des capucines fleurissent au milieu des choux. La parcelle est entourée d’arbres.
La biodiversité fait partie intégrante du lieu. « C’est parce qu’on a une grande variété de légumes qu’on peut être...