Perché sur une butte, Marc-Antoine Forconi contemple les 1 140 hectares de parcelles, landes, forêts et falaises qui, sous ses yeux, constituent le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun de Montlahuc (GAEC). Dans le Diois drômois, cette ex-monoculture ovine a été reprise en 2012 par des jeunes agriculteurs, dont Marc-Antoine, pour y développer un modèle permacole. Brebis, chèvres, vaches et chevaux évoluent dans ce décor de montagne sèche, où les précipitations seront divisées par deux d’ici à 2050.
Article issu de notre n°66, en kiosque, librairie, à la commande ou sur abonnement.
Pour affronter un manque d’eau qui se fait déjà sentir, les six associés, dont toute la démarche vise à « s’intégrer à l’écosystème plutôt que d’essayer de le plier à nos besoins », ont notamment mis en œuvre les principes de « l’hydrologie régénérative ». Cette discipline émergente, dont le nom a été proposé par Simon Ricard, ex-ingénieur converti à l’agroécologie, reprend et généralise les principes du Keyline design, lecture du paysage théorisée dans les années 1950 par l’agriculteur australien Percival Alfred Yeomans, pour « aménager le territoire en fonction du relief de façon à ce que l’eau reste là où elle tombe », explique Simon Ricard.
Promue par une génération d’hydrologues, de paysans et d’ingénieurs, cette approche fondée sur la nature qui revisite des techniques anciennes...