Été 1945, Vercors. Tandis que les Alliés libèrent peu à peu la France occupée, un groupe hétéroclite de formateurs plus ou moins autodidactes, issus de toutes les classes sociales – ingénieurs, ouvriers, officiers, artistes, enseignants – tente de donner un sens à ce qui vient de se produire. Ayant pris le maquis pour former les jeunes résistants, après le démantèlement de l’école et de leurs structures d’apprentissage sous Vichy, ils élaborent un texte puissant, conscient des enjeux à venir pour la reconstruction de la France.
Le possible retour du fascisme doit être contré, selon eux, par une nouvelle forme d’éducation populaire, résolument politique. « Nous voulons être des éducateurs, PRODUIRE DE L’ÉDUCATION, comme d’autres produisent du pain, de l’acier ou de l’électricité. (…) La culture populaire ne saurait être qu’une culture commune à tout un peuple : commune aux intellectuels, aux cadres, aux masses. Elle n’est pas à distribuer. Il faut la vivre ensemble pour la créer. » Naît dans ce sillage Peuple et Culture, l’un des plus importants réseaux de l’éducation populaire en France.
Article de notre n°69 « Éducation populaire », disponible en kiosque à partir du 16/04, sur notre boutique et sur abonnement.

Quatre-vingts ans plus tard, au moment où le mouvement célèbre sa création, les réflexions des fondateurs résonnent avec une troublante actualité : comment déjouer...