Cet article a été initialement publié dans le hors-série n°4 de Socialter consacré au Zéro Déchet, paru en mai 2018. Retrouvez-le actuellement en kiosque.
Les initiatives vestimentaires
Hopaal
En réutilisant des fibres de vieux vêtements, des chutes de production et des bouteilles en plastique recyclées, Hopaal propose une gamme de vêtements écologiques et respectueux de l’environnement, en matières 100 % recyclées. Tandis qu’il faut compter 8 500 litres d’eau pour produire un kilo de coton (soit environ 2 500 litres pour fabriquer un tee-shirt), selon l’organisation mondiale de protection de l’environnement WWF, seulement 30 à 50 litres d’eau sont nécessaire à la confection d’un tee-shirt recyclé par Hopaal, essentiellement pour laver les fibres.
Un modèle qui questionne l'industrie textile mondialisée, deuxième industrie la plus polluante après le pétrole.« On a tellement accumulé de ressources – que ce soit dans les décharges ou dans nos armoires – qu’aujourd’hui on pourrait arrêter la culture du coton et ne s’habiller qu’à partir de matières recyclées », affirme Clément Maulavé, le cofondateur de la marque.
La vie est belt
Transformer des pneus de vélos usagés en ceintures, c’est l’idée originale de La vie est belt. Fondée par un jeune entrepreneur lillois, la marque a pour ambition de réduire la pollution et l’exclusion sociale tout en favorisant une production en circuit court.
Les ceintures sont conçues à 99 % à partir de pneus récupérés et nettoyés, les chutes de production se transforment en porte-clés, et le tout est vendu dans des sacs en tissu de rideaux récupérés« pour aller au bout de la démarche de recyclage et garder une cohérence écologique », précise Hubert Motte, la tête pensante derrière la démarche.
Les produits sont fabriqués à Tourcoing, dans l’atelier d’AlterEos, une entreprise adaptée qui permet l’insertion professionnelle de personnes fragilisées par un handicap.
Do You Green
C’est ce qu’on peut appeler une idée culottée. Pour manufacturer ses petites culottes, la marque de lingerie bio Do You Green a fait le choix de se servir du bois. Les sous-vêtements – féminins et masculins – sont fabriqués essentiellement à partir de fibre de pin. Une fibre écologique, car elle provient de forêts certifiées durables et consomme moitié moins d’eau que le coton. Seule ombre au tableau : s’ils sont conçus à partir de matériaux 100 % français et labellisés Oeko-Tex, les sous-vêtements Do You Green ne sont pas confectionnés en France mais en Tunisie.
On s’éloigne donc du circuit court, même si la marque limite son empreinte écologique en faisant voyager la marchandise en bateau. Alternative aux sous-vêtements en coton, la marque s’appuie sur un procédé jusqu’alors inexploré et répond à un besoin non satisfait : trouver un tissu écologique et durable, respectueux de la peau et de la planète.
Les Récupérables
Comme son nom le suggère, Les Récupérables est une marque de vêtements fabriqués à partir de tissus (rideaux, linge de maison, tissus d’ameublement) récupérés dans des ressourceries. Après que l’œil expert de la direction artistique a analysé les dernières tendances et choisi les collections, les tissus collectés sont nettoyés en blanchisserie en Île-de-France, puis les pièces assemblées dans des ateliers d’insertions ou dans de petits ateliers en région parisienne. Les vêtements sont ensuite vendus en ligne ou lors d’évènements ou de défilés (une boutique va bientôt ouvrir). Les Récupérables travaille selon les principes de la revalorisation textile et entend se positionner comme une solution concrète pour réduire son impact sur l'environnement tout en restant à la mode.
Sites et applis anti-gaspillage alimentaire
OptiMiam
Lancée en 2014, l'application OptiMiam propose à ses utilisateurs des promotions sur des repas et produits alimentaires par géolocalisation. Chaque jour, des commerçants – boulangeries, sandwicheries, traiteurs – mettent à jour leur inventaire en ligne en y indiquant leurs surplus en promotion. Le consommateur passe commande en ligne avant d’aller récupérer ses produits dans l’échoppe sélectionnée, à Paris et en proche banlieue, pendant le créneau horaire indiqué. Il bénéficie de produits frais à prix réduit – la réduction peut aller jusqu’à 60 % du prix de base – tout en réduisant le gaspillage alimentaire.
Frigo Magic
« Cuisinez divin avec trois fois rien » : telle est la maxime de Frigo Magic. L’application conçue comme un assistant de cuisine intelligent et écolo propose des recettes simples, rapides (les recettes n'excèdent pas 30 minutes de préparation) et économiques pour cuisiner à partir des restes qui dorment dans le frigo. Les recettes sont accessibles aux amateurs et il est possible de préciser son régime alimentaire (vegan, végétarien, sans gluten ou sans lactose). Les deux fondateurs de l’appli, Christophe Boisselier et Sébastien Burel, animent également un blog sur lequel ils partagent des conseils et astuces pour cuisiner en limitant le gaspillage alimentaire.
Zéro-Gâchis
Dans la même veine qu’OptiMiam, la plateforme Zéro-Gâchis liste les promotions proposées par les grandes surfaces sur des produits approchant la date limite de consommation. Les distributeurs – parmi lesquels Intermarché, Leclerc ou encore Super U – déclarent leurs promos, et les consommateurs consultent en temps réel les distributeurs les plus proches de chez eux et les économies qu’il leur est possible de réaliser.
Re-Belle
Pas assez beaux, trop gros, trop minces, trop colorés… D’après une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), chaque anne?e 45 % des fruits et le?gumes produits en France ne finissent pas dans notre assiette. Pour sauver ces fruits et légumes qui finissent à la poubelle pour de mauvaises raisons, Re-Belle les transforme en confitures. Celles-ci sont 100 % naturelles et faites maison, à partir des fruits et légumes invendus collectés auprès des partenaires locaux de Re-Belle. Fabriquées à Romainville, les confitures sont livrées en Île-de-France et disponibles dans plusieurs points vente de la région.
Consommation… en vrac
Réseau Vrac
Première association interprofessionnelle dédiée à la vente en vrac, Réseau Vrac s'évertue à développer et accompagner les commerces de vrac afin de réduire le gaspillage alimentaire et les déchets d'emballage. Forte de 450 professionnels adhérents – porteurs de projets, magasins de vrac et producteurs – l’association se donne pour objectif de créer du lien social, de développer l’emploi et l’économie locale et de soutenir une consommation responsable et durable. « Une des missions de Réseau Vrac consiste à lever les freins économiques, techniques et réglementaires auxquels se heurtent les commerçant de vrac », précise sa fondatrice Célia Rennesson. Tandis qu’elle fêtait le 10 mars dernier ses deux ans d’existence, l’association célébrait à cette occasion une autre victoire : celle d’avoir rendu possible la vente d’huile d’olive en quantité à la demande par les commerces de vente en vrac.
Day by day
Pâtes, riz, légumes secs, fruits secs, céréales, confiseries, thé, café, biscuits, vins, sirops ou encore produits d'entretien... Day by day est la première chaîne française d'épicerie qui propose d'acheter l'essentiel des produits du quotidien en vrac, sans emballage imposé et en quantité à la demande. Le réseau, qui compte 35 magasins franchisés en France, s’engage à sélectionner les produits d’origine française autant que possible, et à nouer des partenariats sur le long terme avec des producteurs à taille humaine, privilégiant des méthodes de production raisonnées et rigoureuses. En permettant aux consommateurs de se servir dans la quantité de leur choix et en réduisant le nombre d’emballages inutiles, Day by Day permet de lutter contre le gaspillage alimentaire et de préserver l’environnement.
Vrac’n Roll
Première épicerie zéro déchet en ligne, Vrac’n Roll propose des produits bio et en vrac livrés de manière écologique (en vélo ou véhicule électrique) et sans emballage à Lyon et Villeurbanne. L’objectif : démocratiser la consommation en vrac en la rendant plus pratique. La plateforme propose plus de 200 références bio et vrac – céréales, lentilles, thé, pâtes, farine, confiseries ou encore fruits secs – livrés dans des bocaux consignés. En 2018, l’épicerie en ligne ambitionne de livrer partout en France, dans des points relais et toujours sans emballages jetables. L’équipe développe des sacs à dos consignés qui permettront aux « Vrac’n Rollers » d’aller chercher leur commande à pied, à vélo, en métro… et ensuite de les retourner à Vrac’n Roll qui les lavera et les réutilisera pour d’autres commandes.
Zéro déchet électronique
Spareka
Convertir les utilisateurs en réparateurs : c’est l’objectif de Spareka pour lutter contre l’obsolescence et réduire les déchets électroniques. Pour convaincre le grand public que réparer son lave-vaisselle ou son grille-pain n’est pas si compliqué – et que c’est un choix plus économique que de jeter et remplacer – le fondateur de la plateforme a imaginé un site où les utilisateurs peuvent trouver des pièces détachées mais également l’accompagnement nécessaire à la réparation. Grâce à des tutoriels disponibles gratuitement sur la chaîne YouTube de Spareka, les appareils électroménagers du quotidien, de la maison et du jardin, n’auront plus de secret pour vous. Une solution pour réparer facilement et moins jeter.
WeFix
Lancée en 2012 sous le nom de AlloSmartphone, la plateforme rebaptisée deux ans plus tard WeFix propose un service de réparation d’objets connectés. La promesse : une réparation express qui permet en 20 minutes de récupérer son appareil « comme neuf » dans une des 50 boutiques du réseau, en France et en Belgique. Les réparations sont garanties une année et les tarifs affichés sur le site comprennent les nouvelles pièces et la main-d’œuvre. WeFix propose également de vendre et acheter du reconditionné. De cette façon, 15 000 smartphones et tablettes retrouvent chaque mois une nouvelle vie sur le site.
Cap sur le compostage
Les Detritivores
Implantée depuis juillet 2015 dans la pépinière de Darwin, à Bordeaux, Les Détritivores est une entreprise sociale spécialisée dans le compostage de biode?chets issus des restaurants et structures de restauration collective. Son activité repose sur un triple objectif : œuvrer pour une utilisation raisonnable des ressources naturelles, lutter contre le gaspillage alimentaire et contribuer à la fertilité des sols et à la diminution des émissions de CO2. Par ailleurs, les Détritivores privilégie le compostage de proximité et participe à l’insertion professionnelle en confiant ses opérations de collecte et de compostage à des personnes en difficulté physique, sociale ou professionnelle.
Moulinot Compost & Biogaz
Pionnier de la valorisation des déchets organiques dans la restauration parisienne, le restaurateur Stephan Martinez crée en 2013 la société Moulinot Compost & Biogaz. Un procédé de lombricompostage (qui fait intervenir des vers de terre) permet de transformer les biodéchets en engrais et... en carburant. Une moitié des biodéchets est traitée sur l’écosite de Vert-le-Grand (Essonne) à destination des professionnels autant que des jardiniers en herbe. L’autre moitié est valorisée sur des plateformes de méthanisation qui transforment les déchets en gaz ; celui-ci peut ensuite être capté et injecté dans les réseaux de gaz de ville ou utilisé comme carburant pour les véhicules roulant au gaz, à l’instar des camions de compostage utilisés par Moulinot.
Tributerre
Sortir les biodéchets des poubelles pour remettre de la vie dans les sols : tel est l’objectif que s'est fixé Tributerre. L’entreprise fondée en mars 2016 par Ludovic Degand accompagne pas à pas les citoyens dans la pratique du compostage grâce à un outil connecté baptisé le « compostmètre ». Grâce à ses capteurs, cette sonde est capable de suivre l’état de maturité du compost et de prodiguer des conseils pour produire un compost fait maison, sain et « de haute qualité agronomique ». Tributerre promeut également le compostage participatif en connectant les acteurs entre eux à l’échelle locale, grâce à une communauté appelée « tribu ». Du non-initié au maître composteur, les membres de la tribu peuvent ainsi mutualiser leurs pratiques et savoirs via le site internet.
Trois inventions zéro déchet
CleanCup
Alternative durable à l’utilisation de gobelets en plastique, la CleanCup est une machine éco-conçue qui permet de distribuer, collecter et laver sur place des verres réutilisables. L’objectif : supprimer l’usage des gobelets jetables dans les campus, entreprises et collectivités, qui génèrent chaque année en France 32 000 tonnes de déchets plastiques dont seulement 1 % sont recyclés. «Alors qu’il faut compter environ 1,5 litre d’eau pour laver un mug ou une tasse à la main, la consommation d’eau nécessaire pour nettoyer un verre en CleanCup ne représente que quelques centilitres », précise Eléonore Blondeau, fondatrice de la start-up lyonnaise Ced’in à l’initiative de l’invention.
L’Increvable
En réponse aux dérives de l’obsolescence (parfois même programmée) des marchandises, L’Increvable est le premier lave-linge dit « indestructible ». Livré en kit, il se monte aussi facilement qu’il se répare par son utilisateur, avec la promesse d’une durée de vie de plusieurs décennies (jusqu’à 50 ans !) En cas de panne, seuls les éléments défectueux sont changés et non pas la totalité de la machine. Une initiative qui vise à limiter la production de déchets électroniques – aujourd’hui de l’ordre de 20 kg par Français chaque année, selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire – tout en encourageant la création d’emplois locaux dans le secteur de la réparation.
Le Cocon
Le Cocon est un système d'isolation de casserole pour permettre de cuisiner tout en réduisant considérablement sa consommation d'énergie. Il se présente comme une ceinture entourant la casserole afin de l’isoler thermiquement pour permettre de conserver une température d’ébullition tout en gardant la puissance du feu au minimum, sans pour autant allonger la durée de cuisson. Le fondateur du Cocon, Ambroise Toutain, affirme que « si tous les foyers français s'équipaient de l’outil pour cuisiner, il serait possible de fermer une centrale nucléaire de 900 MW comme Fessenheim ! »
Soutenez Socialter
Socialter est un média indépendant et engagé qui dépend de ses lecteurs pour continuer à informer, analyser, interroger et à se pencher sur les idées nouvelles qui peinent à émerger dans le débat public. Pour nous soutenir et découvrir nos prochaines publications, n'hésitez pas à vous abonner !
S'abonnerFaire un don