La féralité, qui désigne le retour au sauvage d’une espèce ou d’un individu domestiqué, est souvent perçue comme une nuisance. Elle est pourtant pleine de richesses et de réponses face aux crises écologiques.
C’est une jolie question enfantine, qui a logiquement donné lieu à bon nombre de films destinés aux plus jeunes : que deviennent les animaux d’élevage qui parviennent à s’échapper ? Réussissent-ils, comme les poules de Chicken run, à trouver un lieu paisible où ils peuvent vivre en liberté ? Le célèbre film d’animation, réalisé en pâte à modeler et sorti en 2000, racontait l’histoire de poules pondeuses multipliant les tentatives de fuite jusqu’à (alerte spoiler !) un envol final à destination d’une île où prospérer sans crainte.
Article issu de notre n°66, en kiosque, librairie, à la commande ou sur abonnement.
Un scénario improbable ? Pas tant que ça. Depuis près de quarante ans, des poules sauvages vivent en effet sur une île hawaïenne appelée Kauai. Ces gallinacés étaient vraisemblablement domestiqués avant de devenir libres et sont donc qualifiés de féraux. Ils se sont adaptés en quelques générations seulement, développant selon plusieurs études des traits et des aptitudes introuvables dans les élevages. De quoi fasciner les biologistes mais aussi poser pas mal de questions très terre à terre : comment réagir face à des poules en liberté sur une route ou sur le parking d’un supermarché ? Faut-il laisser les touristes, dont une partie a été attirée par les gallinacés en liberté, nourrir les poules sur les plages ?
Ces questions sont plus épineuses encore quand les animaux en question...
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