En ce début d’année 2023, la ferme biologique de Varennes-sur-Seine, en Seine-et-Marne, n’a pas fière allure. Le long du chemin d’accès boueux, la plupart des légumes ont déserté les champs ; les haies bocagères ont été coupées. Seules deux grandes serres renferment encore quelques cultures, qui arriveront à maturité au printemps. Au centre du terrain de cinq hectares, un hangar de stockage est bardé d’échafaudages. Rien de bien exceptionnel pour une exploitation agricole au beau milieu de l’hiver.
Article à retrouver dans notre numéro 56 « Géo-ingénierie, c'est parti ? » en kiosque jusqu'au 10 avril et sur notre boutique.
Sauf que cette ferme a une particularité : elle n’est pas la propriété d’un maraîcher, mais de la petite commune seine-et-marnaise. L’un de ses premiers objectifs est d’alimenter en légumes bio et de saison les deux écoles communales de Varennes-sur-Seine, soit 300 couverts. L’équipe municipale de ce village de 3 000 habitants a décidé de mixer deux modèles : d’une part, la ferme municipale, où la mairie loue une partie de son foncier à un agriculteur ; d’autre part, la régie municipale, où la collectivité installe et rémunère un maraîcher, uniquement chargé de produire à destination des services de la ville.
« On loue à un prix dérisoire cinq hectares à deux exploitants bio », précise Alba Saulay, adjointe au plan alimentaire territorial de la mairie. En échange,...