Des centaines de sacs poubelles sont entassés sur le parking de la Ressourcerie du pays d’Arles (Bouches-du-Rhône). Des tas géants de plastiques transparents remplis de jeans, de vestes, de pulls ou de t-shirts. Ces vêtements proviennent de conteneurs textile – ces bennes installées dans la rue où nous glissons nos vieux habits en pensant faire un geste écologique ou caritatif. La structure en gère une vingtaine dans la communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles. Sa mission : donner une deuxième vie à ces déchets.
Sauf qu’elle n’y arrive plus. Ces fripes, personne n’en veut. Elles ont commencé par s’accumuler dans les espaces de stockage intérieur. Elles s’abîment désormais à l’air libre. « Il va falloir les enfouir comme les ordures ménagères avant que la situation ne dégénère encore plus », explique Lisa Coinus, qui craint les invasions d’insectes, la nidification des oiseaux, l’insalubrité ou un incendie.
La jeune femme, couturière passionnée, traîne dans nos vieux habits depuis plus de dix ans. En 2012, elle a ouvert un atelier-boutique de vêtements recyclés à Arles. « Je voulais faire passer le message que c’était possible et cool. » Quelques années plus tard, elle a voulu aller plus loin en acceptant un poste à la Ressourcerie du Pays d’Arles. « Là je me suis retrouvée devant des montagnes de sacs toute la journée, c’est choquant, cela fait un truc physique. » Une folie devant...