« Faire la boue, pas la guerre » : voilà en quoi ont consisté les premières opérations d’ensemencement de nuages pendant la guerre du Vietnam. Débutées officieusement en 1962 et regroupées au sein de l’opération Popeye, elles ont permis de prolonger la saison des moussons de la région (Vietnam, Laos, Cambodge), bloquant les voies d’approvisionnement de l’armée d’Hô Chi Minh par la boue, les effondrements de terrain et des débordements de rivières. Une manière efficace de faire pencher en sa faveur le cours d’un conflit. Et simple, de surcroît – sur le papier.
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Pour faire pleuvoir, il suffit d’injecter de l’iodure d’argent dans le nuage si la température de celui-ci est inférieure à 0° C, ou des sels hygroscopiques dans le cas inverse. « L’iodure d’argent imite la structure de la glace, donc son utilisation va générer plus de noyaux glaçogènes dans le nuage. L’eau va ainsi se répartir sur ceux-ci et produire des grêlons plus petits qui pourront fondre avant d’arriver au sol, explique Marine de Guglielmo-Weber, spécialiste des pratiques de modification météorologique en France à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Les sels hygroscopiques, eux, vont agir comme des noyaux de condensation. L’eau va se réunir plus vite en...