En décembre 2021 s’est achevée la mission « Oceans Melting Greenland ». Menée par la NASA pendant six ans, ses conclusions sont sans appel : l’eau de l’océan fait fondre en profondeur les glaciers du Groenland, au moins autant que le réchauffement de l’atmosphère les fait fondre en surface. Ce n’est pas tout : ses mesures permettent aussi de constater que les glaciers fondent aujourd’hui six à sept fois plus vite qu’il y a 25 ans, et que plus un glacier est profond, plus il perdra rapidement sa glace. Face à ce constat, « la communauté glaciologique serait négligente de ne pas développer des plans d’urgence en cas de besoin », assène Michael Wolovick dans sa présentation de recherche en 2020.
Article à retrouver dans notre numéro 56 « Géo-ingénierie, c'est parti ? », en kiosque jusqu'au 10 avril et sur notre boutique.
Depuis plusieurs années, ce chercheur de l’université de Princeton (États-Unis) élabore différents modèles visant à bloquer l’eau chaude qui grignote la glace en profondeur. L’originalité de ses propositions : se concentrer sur une action très localisée, alternative à une intervention atmosphérique sur le rayonnement solaire qui affecterait également la région environnante. La plus médiatisée d’entre elles est la construction d’un contrefort – véritable île artificielle déployée autour et sous les glaciers-clés –, qui permettrait à la fois de soutenir ces plateformes de...