Bloquer les rayons du soleil à l’aide de particules réfléchissantes pour refroidir une planète en surchauffe. Sur le papier, la géo-ingénierie solaire est d’une simplicité désarmante. « C’est incroyable comme on peut affecter la planète », commentait à ce propos le chercheur américain David Keith à l’occasion d’un TED Talk en 2007, avant d’inviter son auditoire à y réfléchir sérieusement. Soufflée dès les années 1970 par le climatologue soviétique Mikhaïl Budyko, l’idée d’un refroidissement global provoqué par l’injection d’aérosols dans la stratosphère (située en moyenne entre 10 et 50 kilomètres d’altitude) gagne en importance dans le débat public au tournant du siècle, marqué par l’échec du protocole de Kyoto. Si l’émission de soufre provoquée par l’éruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991 a entraîné une baisse de la température globale de 0,5 °C pendant près de deux ans, alors pourquoi ne pas imiter le processus à long terme pour contrer le réchauffement ?
Article issu de notre numéro « Géo-ingénierie c'est parti ? » en kiosque jusqu'au 10 avril et sur notre boutique.
Qu’à cela ne tienne, plusieurs gouvernements se mettent à financer la recherche de ce « plan B » à l’action climatique présenté comme rapide, efficace et relativement bon marché. Si l’Australie, la Chine, l’Inde, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont de la partie, les États-Unis dominent...