Il est maintenant presque certain que les objectifs de l’accord de Paris ne seront pas tenus et que, comme on dit en bonne langue technocratique, nous « manquerons la cible » des 1,5 à 2 °C d’augmentation des températures globales. Une petite musique commence à se faire entendre en arrière-fond : puisque nous n’arrivons pas à contenir l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et ses impacts catastrophiques sur la biosphère, pourquoi ne pas intervenir directement… sur la biosphère ? C’est la promesse de la géo-ingénierie, qui se divise en deux grandes approches : le retrait artificiel du carbone atmosphérique et le renvoi des radiations solaires – la pompe et le thermostat. Alors même que le public ignore largement leur existence et qu’aucun débat démocratique n’a eu lieu, elles sont en passe de s’imposer comme des solutions crédibles à la catastrophe climatique.
Article à retrouver dans notre numéro « Géo-ingénierie, c'est parti ? », disponible en kiosque en février-mars, et sur notre boutique.
Quelque chose cloche pourtant dans la promotion de ces techniques de géo-ingénierie. La littérature scientifique comme les enquêtes journalistiques sur le sujet convergent toutes vers le fait que compter sur celles consistant à capturer le CO2 serait irréaliste. Le bilan énergétique est mauvais, tout comme l’efficacité de ces technologies, qui nécessiteraient un déploiement d’infrastructures...