Marronage
Il désigne l’acte, pour des esclaves, de s’échapper des propriétés de leur maître pour se libérer de leur condition. Ces fuites prenaient différentes formes : en solitaire ou à plusieurs, maritimes ou continentales, de courte durée (petit marronnage) ou définitives (grand marronnage). Surnommés Marrons ou Marronnes, les fugitifs trouvaient abri dans des milieux reculés comme les montagnes, les marais ou les forêts pour se cacher et tenter de vivre librement. Certains s’organisaient en communautés clandestines afin de survivre en marge du monde colonial.
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Leurs membres développaient des savoirs et pratiques en relation avec la nature environnante tout en redécouvrant des cultures et traditions dont on les avait privés. Une résistance à la fois politique et écologique. Certaines de ces communautés existent encore aujourd’hui, comme les Bushinengués en Guyane ou au Suriname.
Colonialisme vert
« En Afrique, un parc naturel doit être vide », écrit l’historien Guillaume Blanc1. Cette vision d’une nature sauvage à protéger remonte à la fin du XIXe siècle. Sous l’égide de colons sur le continent africain mus par une soudaine « mission écologique » ou d’organismes étatiques en Amérique du nord ou en Asie, elle donne lieu à la création de parcs nationaux – comme celui de Yellowstone. Quitte à en expulser de force les...