Spécialistes des insectes, les entomologistes partagent d’ordinaire un même vocabulaire et un même regard sur le monde vivant. Ces passionnés au regard affûté peuvent s’entendre sur la taille des élytres (les ailes durcies qui recouvrent au repos les ailes de certains insectes, à la façon d’un étui) d’un hanneton ou la forme des cerques (sortes de pinces situées à l’extrémité de l’abdomen) d’un perce-oreille. Mais un sujet les divise, au point qu’ils ne semblent plus parler le même langage : les hôtels à insectes.
Article issu de notre numéro 65 « Fric fossile ». En kiosque, en librairie et sur notre boutique.
Il y a celles et ceux qui y voient le symbole positif d’un nouveau rapport, moins conflictuel, entre les humains et les êtres vivants à six pattes. C’est le cas de François Lasserre, vulgarisateur scientifique et vice-président de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie). L’auteur d’un Inventaire des petites bêtes des jardins (éditions Hoëbeke, 2020) se souvient : « J’ai commencé à animer des ateliers de construction d’hôtels à insectes dans les années 1990. À l’époque, cela semblait tout à fait incroyable aux yeux de beaucoup de gens de porter une attention particulière aux insectes. J’ai été très heureux de voir les premiers modèles en vente dans une grande chaîne de bricolage dans les années 2000. J’ai trouvé qu’on avait beaucoup avancé. »
Vincent Albouy,...