Les brasiers géants à perte de vue, d’immenses masses noires obscurcissant les plages, la lutte effrénée des pompiers : ces images auront marqué l’été 2022, celui de tous les records. En France, 65 000 hectares boisés sont partis en fumée, soit plus de 7 fois plus que la moyenne des quinze années précédentes. Avec près de 22 000 hectares dévorés par les flammes près de Landiras et 7 000 à La Teste-de-Buch (Gironde), le massif forestier des Landes de Gascogne a montré à quel point il était fragile.
Article issu de notre numéro « Êtes-vous éco-anxieux ? », disponible en kiosques, librairies et sur notre boutique.
À l’origine de ces mégafeux historiques, un cocktail explosif de températures accablantes, sécheresse extrême et vulnérabilité inhérente à la composition et à la gestion de cette « forêt » dominée par la monoculture intensive de pins maritimes (présents sur 90 % des surfaces boisées), arbres résineux réputés hautement inflammables. « Les conditions climatiques sont tellement extrêmes que tout a tendance à brûler, mais la pinède pure, c’est vraiment dangereux, souligne Philippe Barbedienne, directeur de la Sepanso Gironde, une fédération d’associations de protection de la nature et de l’environnement. Il y a des mesures urgentes à prendre, à commencer par cesser de couper les arbres feuillus comme les chênes qui peuvent jouer un rôle de pare-feu quand leurs feuilles sont...