Intelligence organoïde
À première vue, l’idée de fabriquer des cerveaux en laboratoire pour exécuter des calculs informatiques paraît ésotérique. Mais l’informatique n’a eu de cesse, au cours de l’histoire, de chercher à répliquer les caractéristiques du cerveau humain(1). L’analogie cérébrale est omniprésente dans le secteur de l’intelligence artificielle où l’on parle de « réseaux de neurones » pour désigner les circuits d’information et d’« apprentissage » pour évoquer le processus avec lequel on les entraîne.
Article de notre n°68 « Le grand complot écolo », disponible en kiosque, en librairies et sur abonnement.
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Mais là où l’informatique traditionnelle cherche à simuler le cerveau, avec des algorithmes et de l’électricité, la bio-computation propose d’utiliser directement ses neurones. On parle alors d’organoïdes. « Il faut imaginer une petite fiole en plastique très chère qui contient des cellules souches que l’on va placer dans un environnement aqueux, avec beaucoup de tuyaux et de capteurs. Le tout constitue un tissu neuronal capable de traiter de l’information », explique Fred Jordan.
Depuis la fin des années 2010, la recherche fondamentale se passionne pour le sujet. Les mots-clés « intelligence organoïde » et « bio-computation » suscitent une abondante production dans la littérature scientifique internationale(2). Il y a quelques années, la tendance était au stockage...