Ils sont presque deux cents, marchant en file à travers la forêt, une paire de gants de jardinage dans une main, un arbuste dans l’autre. Les apprentis semeurs ont répondu à l’appel de l’Association for fostering a green globe, par une matinée qui sent la terre humide et les prémices de la chaleur estivale. Depuis une quinzaine d’années, l’organisation consacre ses efforts à recréer une forêt primaire et sauvage sur les pentes du mont Tsukuba, à une centaine de kilomètres au nord de Tokyo.
Entretien à retrouver dans notre numéro 60 « La tragédie de la propriété », en kiosque, librairie et sur notre boutique. »
Petit à petit, les planteurs remplacent les monocultures de hêtres, semées après-guerre pour fournir du bois de construction, qui occupent aujourd’hui près de 40 % du territoire, mais qui n’ont jamais été récoltées parce que le cours du bois s’est effondré quelques années plus tard. Une manière d’incarner la phrase que nous ont répétée, avec fierté et conviction, des participants à des activités écologiques partout à travers l’archipel : « Les Japonais ont un amour unique de la nature. » Pour le révérend Sakuma, directeur de l’association Nihon Bunka (« culture japonaise »), invité à inaugurer la journée, si « le mode de vie japonais est intimement lié à la nature », c’est parce que « le cœur de la culture japonaise, c’est le shinto ; et le shinto nous invite à voir...