Dans le blizzard de la Meuse, l’activiste antinucléaire Dada lance son habituel cri du cœur du samedi soir : « Qui est chaud pour un cartographer ? »Quelques secondes suffisent pour que la proposition du jeu de société égaye les cœurs en cette froide nuit de décembre dans la maison de résistance antinucléaire située à Bar-le-Duc. Pendant deux heures, Dada, Fourmi, Esmé et Pluton – leurs noms de code militants – s’attèlent sérieusement à leur mission de cartographes. Le but du jeu : délimiter des territoires pour les revendiquer au nom de leur royaume. Un concept qui fait écho aux années 2016 et 2018, où ils ont occupé le bois Lejuc, à Mandres-en-Barrois près de Bure, afin d’empêcher son rachat par l’Agence nationale des déchets radioactifs (Andra), dans le cadre du projet d’enfouissement de déchets nucléaires. « Parce que militer ce n’est pas seulement broyer du noir », commente l’un d’entre eux1.
Article issu de notre numéro 63 « +4°, ça va chauffer ! », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Égayer son week-end en jouant n’est toutefois pas l’apanage de la bande antinuc’ de Bure. En 2023, 52 % des Français jouent à des jeux de société au moins une fois par mois. La santé financière du secteur est plutôt bonne. En France, son chiffre d’affaires s’élève à 568 millions d’euros en 2022, soit 7,4 % d’augmentation par rapport à 2019. Marché florissant, le jeu...