L’ESS vue par le grand public
C’est certainement l’une des données les plus marquantes de ce baromètre : 64 % des personnes interrogées connaissent le terme d’« économie sociale et solidaire ». Le terme « entrepreneuriat social» demeure quant à lui moins connu, avec seulement 31 % de réponses positives – ce chiffre a toutefois augmenté de 13 % depuis 2012.
Par ailleurs, 61 % des sondés considèrent que les entreprises sociales ont un impact significatif sur la résolution des problèmes sociaux et environnementaux, et 39 % estiment que ces entreprises sont plus innovantes que les autres.
Ces données témoignent d’un intérêt grandissant du grand public pour l’économie sociale et solidaire : 77 % des personnes interrogées souhaitent d’ailleurs devenir « acteur du changement », tandis que 41 % des Français disposent déjà d’une activité associative.
Partiipant(e)s présent(e)s lors de la conférence de présentation du baromètre de l'entrepreneuriat social le lundi 6 février 2014
L’optimisme des entrepreneurs sociaux
Le baromètre montre également que les entrepreneurs sociaux ont une vision économique plutôt optimiste de leur secteur : en effet, 90 % d’entre eux estiment pouvoir recruter prochainement, grâce au fort potentiel humain et économique de leur structure.
Autre donnée essentielle : la diminution de la part des subventions publiques par rapport à la vente de produits et de services, qui représente désormais 71% du budget des entreprises sociales. Un tournant important en termes de modèle économique, souvent considéré jusque-là comme dépendant du soutien financier de l’État.
Cette plus grande indépendance économique va de pair avec la volonté de devenir des acteurs économiques à part entière. En effet, 68 % des entrepreneurs sociaux espèrent accroître les débouchés pour leurs services, notamment grâce à une meilleure collaboration avec les entreprises classiques et les pouvoirs publics.
De gauche a droite:Laura Zimer (Ashoka), Judith Jakubowicz (Convergences), Jacques Dasnoy (Le Mouves), Eve Durquety (KPMG)
Pistes de progression pour l’ESS
Pour se développer et prendre de l’ampleur, le secteur de l’ESS doit désormais réfléchir à son avenir. « La clé se situe dans le renforcement de l’écosystème de l’entrepreneuriat social, affirme Judith Jakubowicz, directrice exécutive de Convergences. C’est une étape indispensable pour changer d’échelle et maximiser l’impact auprès des populations vulnérables ». Les liens entre les entreprises sociales et les autres acteurs de la société doivent donc être renforcés. Pouvoirs publics, financeurs traditionnels (banques, fondations, mécènes), entreprises classiques, médias, universités, grandes écoles,pépinières d’entreprises sociales, ONG… autant de parties prenantes qui ont un rôle à jouer dans le développement de cet écosystème d’avenir. « Un entrepreneur social ne peut contribuer au changement de ce monde que s’il sait faire avec les autres, insiste Jean-Guy Henckel, directeur du Réseau Cocagne. Il faut créer des alliances inédites, notamment avec les structures pour lesquelles on a parfois des préjugés négatifs. »
Ainsi, ce baromètre indique que les entreprises du secteur de l’ESS sont mieux connues par le grand public et plus solides économiquement. « Il est comme une carte météo, conclut Jean-Guy Henckel. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble de l'écosystème, ce qui est fort utile. Mais n’oublions jamais que la réussite de ces entrepreneurs s’appuie sur ces trois valeurs : persévérance, passion et solidarité. Le changement des mentalités est le principal baromètre ».
(Photos de Une © Cassidy Curtis)
(Photos © Convergences)
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