Plat de résistance

Anonymous, WikiLeaks, l'hacktivisme est-il mort ?

La décennie 2010 devait être celle de l’émergence d’un contre-pouvoir mondialisé : celui des Anonymous, Telecomix, WikiLeaks et autres groupes d’« hacktivistes » qui, à coup de cyberattaques et de diffusion sur le Net de documents compromettants, pouvaient s’ériger en défenseurs des libertés publiques. Malgré quelques récents soubresauts, l’activité des pirates informatiques agissant contre des gouvernements, des sectes ou des multinationales s’est néanmoins faite plus discrète ces dernières années.

We are Anonymous. We are Legion. We do not forgive. We do not forget. Expect us. » En 2008, à l’occasion de manifestations et surtout du détournement de systèmes informatiques visant l’Église de scientologie, ce slogan énigmatique et redoutable faisait le tour du monde et rendait célèbre Anonymous, né en 2003 sur le forum 4chan. Difficile de décrire cette communauté qui n’en est pas vraiment une, ce groupe qui n’en est pas vraiment un – toute personne se revendiquant d’Anonymous y appartenant de facto. Fabrice Epelboin, spécialiste de la question, professeur au Celsa puis à Sciences Po, relève ainsi  qu’« au même titre que le syndicalisme, Anonymous ne renvoie pas à des personnes, mais à un mode d’action ». 

Reste qu’avec ses masques inspirés de la BD culte V for Vendetta d’Alan Moore et David Lloyd, eux-mêmes inspirés de Guy Fawkes, opposant à la Couronne d’Angleterre qui projeta de faire sauter la Chambre des lords en 1605, Anonymous faisait découvrir au grand public le concept d’« hacktivisme » (contraction des termes « hacker », pirate, et « activisme »). Par la suite, ce mode d’action consistant à utiliser ses compétences informatiques à des fins politiques ne cessera d’être sous les feux des projecteurs. Lors des « printemps arabes », en 2011, de nombreuses actions de soutien aux populations opprimées sont ainsi menées par des hacktivistes : opération #OpSyria initiée par le...

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