En février dernier, les djihadistes de l’État islamique ont saccagé le musée de Mossoul, situé au nord de l’Irak. Des dizaines de sculptures millénaires, datant des périodes assyrienne et hellénistique, furent ainsi réduites en miettes. Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, parle de « nettoyage culturel ». En détruisant cet art pré-islamique, Daech espère tout simplement effacer un passé qui ne leur appartient pas, considéré comme blasphématoire.
Pour lui faire face, Morehshin Allahyari a monté un projet inédit baptisé «Material Speculation: ISIS». Après un long travail de recherche, une partie de cette culture mésopotamienne, patrimoine universel, va pouvoir reprendre forme grâce à l’impression 3D. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les reproductions, qui vont être mises à l’abri, renferment toutes une clé USB ainsi qu’une carte mémoire. À la manière des capsules temporelles, de nombreuses images, fichiers PDF et vidéos à visée informative seront disponibles pour les générations futures.
Plus généralement, « Material Speculation » est une réflexion autour de l’utilisation de l’impression 3D, plus complexe qu’on ne le croit. L’outil, parce qu’il introduit une nouvelle façon de créer, aux possibilités multiples, est révolutionnaire. Seulement, cette avancée repose elle aussi sur la pétrochimie et le plastique qui en découle. Une contradiction parmi d’autres qu’il s’agit de dépasser, selon Morehshin Allahyari, coauteur de «The 3D Additivist Manifesto».
À lire aussi : «Imprime-moi un pharaon» dans le numéro 11 de Socialter.
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