Les déterrés

La faiblesse de la puissance, Leopold Kohr

Au fil de ses numéros, Socialter exhume la pensée d’intellectuels critiques qui auraient mérité un peu plus de lumière en leur temps, mais nous aident toujours à comprendre la société contemporaine. Pour cette édition : le penseur autrichien Leopold Kohr.

Vous êtes mécontent ? Nous vous proposons une solution : aller s’en plaindre directement au président. Pour cela, rien de plus simple. Il suffit de se rendre au n° 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le VIIIe arrondissement de Paris, et de sonner à la porte du palais pour demander à lui parler. Si le garde républicain ven­ait à vous accueillir avec malveillance, n’hésitez pas à vous prévaloir du plus haut degré de légalité. Notre texte suprême, la Constitution de 1958, vous offre des arguments juridiques de première valeur : la République repose sur le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », selon l’article 2, tandis que le suivant assure que « la souveraineté nationale appartient au peuple ». Las, le simple fait d’imaginer une telle démarche tient de l’extravagance, car vous savez bien qu’elle s’arrêterait à la grille de l’Élysée avec, au mieux, le sarcasme de l’agent de sécurité et, au pire, une interpellation… La France ne serait-elle pas une démocratie ? 

La meilleure réponse à ce paradoxe pourrait bien être dans les thèses d’un intellectuel aussi méconnu que brillant : Leopold Kohr (1909-1994). L’essentiel de ses idées tient dans un essai paru en 1957, L’Effondrement des puissances – seulement traduit en français en 2018, aux éditions R&N – dans lequel ce lauréat du prix Nobel alternatif en 1983 avance une proposition à la fois simple et...

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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