Le Capital sexuel
Découvrez notre recension de « Le Capital Sexuel » de Dana Kaplan et Eva Illouz aux Éditions du Seuil.
Découvrez notre recension de « Le Capital Sexuel » de Dana Kaplan et Eva Illouz aux Éditions du Seuil.
Sex-toys, romans érotiques, films pornographiques, coachs en séduction… le sexe fait vendre. Loin des grandes heures de la libération sexuelle, il s’est même néolibéralisé. Dana Kaplan et Eva Illouz décortiquent sans complaisance le glissement toujours plus profond des méthodes et idées néolibérales dans la sphère intime, où « la vie se mue en travail » et où le capital sexuel se mue en « facteur de reproduction des hiérarchies de classe ». Le corps devient une ressource à exploiter et à faire valoir sur le marché… du travail.
C’est là l’aspect disruptif – puisqu’on parle néolibéralisme – de cet essai. La sexualité, avancent les deux sociologues, améliore l’estime de soi, peut exprimer une forme de domination (on multiplie les « coups d’un soir »), permet d’aiguiser ses compétences sociales tout en offrant une plus grande satisfaction professionnelle. Les plateformes de rencontre jouent de cette porosité toujours plus grande entre sphères privée et professionnelle. Ainsi l’application Bumble fait de l’art du « premier pas » la compétence sine qua non pour avoir une vie amoureuse et professionnelle épanouie.
Du moins, pour qui possède ce savoir-faire et sait l’exploiter. Car tout le monde n’est pas doté du même capital sexuel. Ainsi le capitalisme exploite-t-il l’émancipation sexuelle pour mieux se perpétuer.
Le capital sexuel, Dana Kaplan et Eva Illouz, Seuil → novembre 2023 - 162 pages - 17,90 €
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