Parce que les arbres tombent davantage qu’ils ne poussent, la question de la survie des forêts doit être posée. Le combat se déroule sur plusieurs fronts. Certains luttent contre la déforestation illégale ou tentent d’impulser un modèle économique plus respectueux de l’environnement, quand d’autres se concentrent sur la reforestation. Lauren Fletcher fait partie de la deuxième catégorie. Arithmétiquement parlant, le but est simple : il faut parvenir à inverser la courbe de la déforestation, c’est-à-dire planter plus d’arbres qu’il n’en tombe.
Le fondateur de la start-up britannique BioCarbon Engineering affirme que « le seul moyen de résoudre ces problèmes anciens passe par l’utilisation de technologies qui n’existaient pas auparavant ». C’est donc logiquement qu’il s’est tourné vers les drones, une technologie en plein essor.
Un milliard d’arbres plantés par an
Au fil de leurs améliorations, les drones voient le nombre de leurs missions augmenter. Bientôt, ils pourraient ainsi aider au repeuplement des forêts.
Le prototype développé par la jeune société est fin prêt. Intégrant un GPS qui permet de photographier et établir une cartographie 3D des zones survolées, il va pouvoir, dans un premier temps, estimer le potentiel de reforestation. Capable de voler à deux ou trois mètres du sol, il dispose de canons à air comprimé qui vont alors lui permettre de propulser directement dans la terre des graines germées et couvertes d’un gel nutritif. Bien sûr, les capsules qui les contiennent sont biodégradables.
L’intérêt majeur d’une telle méthode ? Son coût et sa rapidité. Selon l’ancien ingénieur de la NASA, un seul drone serait capable de disposer dix graines par minute avec une grande précision pour un coût total de fonctionnement équivalent à 15 % du coût des méthodes classiques. À terme, il s’agit de planter un milliard d’arbres chaque année.
L’an passé, le prototype de Lauren Fletcher et son équipe a reçu un prix de la Skoll Foundation. Fort de cette réussite, les premiers essais devraient avoir lieu dans le courant de l’année en Afrique du Sud et au Brésil.
Industrialiser le processus de reforestation ?
« Pour contrer le rythme industriel de la déforestation, nous avons besoin de replanter à un rythme industriel », déclare Lauren Fletcher. Un avis partagé par Shubhendu Sharma, ingénieur industriel, qui va même encore plus loin. Un jour, Toyota, la firme pour laquelle il travaillait, a reçu un éminent expert forestier. Une question lui est alors venu à l’esprit : ne pourrait-on pas faire pousser des arbres comme on construit des voitures ? Aujourd’hui, près de 150 voitures sont vendues dans le monde chaque minute, tandis que les forêts ne cessent d’être décimées. Standardiser le processus de reforestation pour accélérer le mouvement et ainsi inverser la courbe, une utopie ?
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