La France produit trop de déchets : c’est un constat quasi-unanime des personnes interrogées lors de l’étude de l’ADEME. L’échantillon sondé se révèle sensible à la problématique : 96% estime que la société produit trop de déchets. Mais la responsabilité personnelle est moins reconnue : 70% des personnes interrogées reconnaissent qu’ils pourraient en produire moins et 60% pensent produire personnellement trop de déchets. Seuls 12% affirment en produire plus que leurs voisins.
Les catégories qui traditionnellement recyclent le moins (jeunes, urbains, défavorisés, foyers nombreux) ont plus conscience que les autres de ne pas en faire assez. L’ADEME émet l’hypothèse que ces personnes peuvent être motivées dans leur mode de consommation par des logiques autres que celles environnementales (prix, mode…) et donc assumer leur moindre réduction de leurs déchets.
Des pratiques de réduction des déchets contrastées
La connaissance de la prévention des déchets reste assez approximative. En effet, si les personnes interrogées estiment à 87% connaître des pratiques de réduction des déchets, elles citent en premier (48%) le tri, illustrant la confusion qui existe entre la réduction des déchets et leur gestion.
L’ADEME souligne que les comportements permettant la réduction des déchets sont en baisse comparée aux études précédentes et n’ont jamais été aussi bas, à l’exception de la première étude de 2005.
Dans cet échantillon, les consommateurs basent moins leurs choix d’achat sur le respect de l’environnement d’un produit qu’auparavant, mais sa longévité est un critère plus important que la mode, ce qui fait dire à l’ADEME que les préoccupations environnementales transparaissent plus via la consommation raisonnée que via la volonté explicite de protéger l’environnement. Par exemple, 90% des sondés estiment que garder des vêtements plus longtemps est un bon geste pour l’environnement.
Les personnes interrogées achètent moins systématiquement des produits peu producteurs de déchets (essentiellement ceux avec un emballage réduit), mais ils sont plus nombreux à en acheter occasionnellement. On distingue deux types d’acheteurs : ceux motivés principalement par la protection de l’environnement, et ceux dont le but principal est de réduire leurs dépenses, la réduction des déchets devenant alors un effet secondaire de leurs pratiques.
La nourriture est un sujet sensible pour la majorité de l’échantillon, puisque 90% se dit attentif à ne pas en jeter, et près de la moitié (44%) affirme même ne jamais le faire.
La réduction des déchets au travail est également un sujet qui intéresse les actifs, puisque 98% d’entre eux accueillent favorablement les actions allant dans ce sens. Mais les entreprises ont des progrès à faire en la matière, puisque seul un tiers des actifs connaît les pratiques mises en place sur son lieu de travail.
Etude réalisée par l'ADEME auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, par questionnaire auto-administré sur Internet du 22 septembre au 2 octobre 2015.
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