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Les mains vides
Découvrez notre recension de « Les Mains vides » de Elio Possoz aux Éditions La Volte.
Il serait plus facile, dit-on, d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. Pas pour Elio Possoz, semble-t-il. Loin des dystopies convenues, son premier roman, Les Mains vides, se risque en effet sur le chemin peu couru de l’anticipation progressiste.
Sous la forme d’un récit de voyage, il nous embarque dans un road trip à vélo sur le réseau routier abandonné d’une France de la fin du XXIe siècle, calcinée par les incendies et les canicules, et morcelée en une mosaïque de systèmes politiques. Remontant vers le Nord, son « héro-ine », au genre indéterminé, profite de l’hospitalité des maisonnées libertaires de l’Horizhôme, un archipel de communes paysannes autogérées et low tech.
Mais cette utopie anarchiste, explicitement inspirée de Murray Bookchin, est loin d’être un monde parfait et clos, car elle voisine, non sans tensions, avec des cités capitalistes, des enclaves appartenant à des multinationales tentaculaires (les « corpos ») ou encore avec une « République » d’inspiration égalitaire mais étatiste.
Absolument originale, mêlant au geste utopique une langue inventive, truffée de néologismes, de tournures occitanes ou espagnoles, d’argot futuriste, cette fiction pose Elio Possoz en digne héritier d’Ursula Le Guin et d’Alain Damasio. Une nouvelle voix prometteuse de la SF française, à lire au plus chaud de l’été.
Les Mains vides - Elio Possoz - La Volte - collection « Eutopia » → Roman - Janvier 2025 304 pages - 12 €
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