Restaurants, grande distribution, foyers ou artisans. Chaque année en France, plus de 10 millions de tonnes de nourriture partent à la poubelle selon l’Ademe. Cela représente plus de 16 milliards d’euros réduits en déchets. Pour tenter de s’attaquer à ces chiffres ahurissants, des start-up se lancent dans la récupération alimentaire. L’objectif : valoriser les invendus et alléger les poubelles.
Parmi elles, Linkee, fondée en mars 2016 par Julien Meimon et Mathieu Viala. Les deux entrepreneurs basés dans la capitale ont décidé de créer une plateforme mettant en relation des associations, des bénévoles et des commerçants. La start-up collabore avec des artisans, des boulangers mais aussi avec des enseignes de grande distribution. En un peu plus d’un an d'existence, une quinzaine d’associations se sont inscrites. Elles récupèrent chaque mois deux tonnes de nourriture.
Le fonctionnement est assez simple. D’un côté, les commerçants indiquent sur la plateforme les produits disponibles. Des bénévoles, appelés “linkers”, reçoivent ensuite sur leur smartphone une notification et partent avec leur sac bleu chercher les aliments. Ils les déposent ensuite dans les centres d’associations inscrites sur Linkee. Pour éviter les surplus, elles ont au préalable indiqué leurs besoins. Un rodage qui permet en 30 minutes de passer d’un statut de potentiel déchet à aliment valorisé.
Un don, un crédit d’impôt
Pour rentabiliser leur start-up, les prestations sont facturées selon un pourcentage de la valeur des produits collectés. Mais les entreprises ne sont pas perdantes car en donnant de la nourriture, elles bénéficient d’un crédit d’impôt sur le don alimentaire. Aujourd’hui, ce sont 35 clients qui se sont impliqués dans cette démarche anti-gaspi. Parmi eux, les célèbres restaurateurs et pâtissiers Thierry Marx et Christophe Michalak.
Il existe déjà un certain nombre de start-up spécialisées dans la récupération d’invendus. A noter par exemple Phenix et Comerso qui travaillent avec de nombreuses grandes surfaces et associations. Zéro-Gâchis permet à des magasins de mettre en avant dans leurs rayons les invendus avec des rabais pour les écouler. Enfin, Optimiam et Too Good To Go proposent à ses utilisateurs d’acheter des invendus à prix réduits à des commerçants de proximité via leur appli.
Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour limiter le gaspillage. Mais il est aujourd’hui possible avec de nouvelles solutions de valoriser nos produits non consommés ou non vendus. Surtout qu’en France, plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et ont des difficultés pour se nourrir.
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