À droite, de l’eau, à gauche, de l’eau. Au milieu, une étroite route rectiligne et quelques habitations juchées sur pilotis, la plupart d’entre elles abandonnées ou endommagées suite aux ouragans successifs. À 130 kilomètres au sud de La Nouvelle-Orléans en Louisiane, l’Isle de Jean Charles est en train de sombrer.
Article issu de notre numéro 63 « +4°, ça va chauffer ! », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Ce qui était autrefois un village prospère de 400 habitants, pour la plupart des autochtones de la nation Jean Charles Choctaw, une tribu amérindienne originaire du sud-est des États-Unis, n’est plus qu’un confetti de terre de 3 kilomètres de long sur 300 mètres de large. À l’horizon 2060, elle aura totalement disparu sous les eaux du bayou. Partir ou rester ? Tous les habitants, à l’exception de quatre familles, ont choisi de plier bagage pour résider gracieusement, suite à la mise en place d’un programme gouvernemental, dans un lotissement à 65 kilomètres au nord de leur île. Ils sont les premiers réfugiés climatiques officiels des États-Unis.
Terres exploitées
Le changement climatique n’épargne aucun pays, pas même la première puissance économique mondiale. Et parmi les cinquante États américains, la Louisiane est particulièrement vulnérable aux catastrophes, qui touchent en priorité les populations les plus pauvres et les minorités. Ouragans, inondations et tempêtes tropicales...