Pots de peinture, bombes et marqueurs à la main, plusieurs centaines de militants s’élancent dans les couloirs du métro parisien pour barbouiller massivement les publicités qui parsèment les souterrains. Cette opération antipub est la première d’une série de grande ampleur qui s’étalera sur deux mois dont la plus importante réunira près de mille militants en une soirée. C’était il y a vingt ans, le 17 octobre 2003. Très médiatisées, mais aussi durement réprimées, ces actions commandos donnent un véritable coup de projecteur à la résistance antipub en France.
Article à retrouver dans notre hors-série « Manuel d'autodéfense intellectuelle » sous la rédaction en chef de François Bégaudeau. En kiosque, librairie et sur notre boutique.
À partir de 2005 et pendant plusieurs années, c’est au tour du collectif les Déboulonneurs de prendre la lumière. Leur stratégie ? Se faire arrêter dans le but d’utiliser le procès pénal comme une tribune de revendications contre la publicité, en faisant défiler des « témoins de moralité » : chercheurs, médecins, économistes, scientifiques, élus... « L’idée était de montrer que ce n’était pas qu’un truc de militants antipub au chômage, contrairement à l’image que nous donnaient certains médias », se remémore Élise Ayrault, ex-déboulonneuse et membre du collectif Stop Pub au Pays basque. Sur une vingtaine de procès, l’un aboutit en mars 2013 à une...