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Mamie Régale : la start-up qui pousse mémé aux fourneaux

Un traiteur social met à profit le savoir-faire de nos aïeux pour régaler les salariés d'entreprise à l'heure du déjeuner.

«On mange où ce midi ?» Cette question récurrente qui s’élève au sein des bureaux, à l'heure où les estomacs crient famine, ne vous taraudera plus jamais. Mamie Régale vient à votre rescousse !

Ce traiteur pour le moins original est un succès à Toulouse. Le concept : engager des retraités passionnés de cuisine pour concocter de petits plats «fait maison» pour les entreprises. Ici, les clients (appelés «gourmands») sont des salariés n’ayant pas eu le courage de se préparer une lunchbox la veille, ou souhaitant gagner du temps à la pause déjeuner. Précommandés depuis le site de Mamie Régale afin d’éviter les invendus et le gaspillage alimentaire, les plats confectionnés par les seniors sont rapidement acheminés sur les lieux de travail (appelés «cantines»). Au cœur de cette organisation bien ficelée, les « toqués » sont des auto-entrepreneurs qui collaborent avec les producteurs locaux et veillent à la gestion des cantines.

Ancrée dans l’économie sociale et solidaire, Mamie Régale insuffle un vent nouveau sur la silver économie (au service des personnes âgées). Favorisant les produits locaux et les circuits courts de distribution, ce «traiteur ancienne génération» se donne pour mission d’améliorer la qualité de vie des seniors, en réduisant leur isolement et en leur permettant d’avoir une reconnaissance sociale.

«Dans de nombreuses cultures, ils représentent la sagesse»



Derrière Mamie Régale, se cachent deux jeunes femmes férues de gastronomie. Coline Dejean et Kylia Claude, deux professionnelles du secteur de la communication, étaient déjà très engagées dans le milieu associatif avant de lancer cette entreprise : l’une a coordonné le mouvement Entrepreneurs du Changement de Toulouse, et l'autre a participé au tour du monde « We are all Chef », duquel est née Mamie Régale.

Mais pourquoi un tel engouement pour les seniors ? «Il s'agit de nos aînés, tout simplement, et il nous semble important de faire attention à ne pas perdre ce lien qui unit nos générations, explique Kylia Claude.

Dans de nombreuses cultures, ils représentent la sagesse, la transmission du savoir. Il est important de partager ce savoir-faire gastronomique : c’est un art à part entière et un joyau de notre culture», fait valoir la jeune entrepreneuse.

Ceux que les filles appellent tendrement les «cordon-bleu aux cheveux argentés» sont recrutés selon leurs compétences culinaires et leur capacité à gérer leur temps en cuisine. Issus de centres sociaux ou de clubs du troisième âge, les retraités-cuisiniers bénéficient par ailleurs d’un complément de revenu non négligeable – une mamie cuisinant huit formules par semaine touche ainsi 128 € par mois.

Les rêves de Coline Dejean et Kylia Claude pour Mamie Régale sont nombreux. Après Toulouse, les entrepreneuses comptent bien étendre leur modèle à la région entière, avant de s’ouvrir au reste de la France. Objectif : avoir implanté 200 cantines d’ici deux ans. Tous aux fourneaux !


La formule plat + dessert : 12 €

mamieregale.fr

 
Crédits photo : Shannon Aouatah, dans la cuisine de Speak'eat

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