Thé et sandwichs recouvrent la table du salon d’Impey Barbicane, à Baltimore. Le sujet est trop important pour laisser les membres du Gun Club le ventre vide. La guerre de Sécession vient de s’achever, les canons se sont tus, et ces messieurs débattent de la conception d’un obus géant. Un énième engin de mort ? Non, un nouveau moyen de transport, direction... la Lune.En 1865,un siècle avant Apollo 11,Jules Verne imagine ainsi le voyage vers notre satellite dans son livre De la Terre à la Lune. L’écrivain et son personnage Impey Barbicane ont une intuition pour le projectile censé emmener les hommes dans l’espace. La fonte et le cuivre étant trop lourds, il doit être fait d’un « précieux métal » qui a « la blancheur de l’argent, l’inaltérabilité de l’or, la ténacité du fer, la fusibilité du cuivre et la légèreté du verre ». Ce métal, c’est l’aluminium.
Article à retrouver dans notre numéro 52 « La joie malgré les défaites », en kiosques en juin-juillet et disponible sur notre boutique.
Verne a vu juste : l’aluminium est devenu un matériau incontournable des secteurs aéronautique et aérospatial. Plus généralement,lestransports sont de nos jours le secteur avalant les plus grandes quantités de ce métal, devant celui de la construction. À eux deux, ils représentent la moitié de l’aluminium consommé dans le monde. On retrouve aussi le métal sous bien d’autres formes, dans les câbles...