Les Pays-Bas ou le Royaume-Uni seront-ils bientôt alimentés par un immense parc éolien en pleine mer du Nord? C’est le projet que souhaite réaliser TenneT. Le distributeur d’électricité néerlandais ambitionne de construire une île artificielle à 125 kilomètres au large des côtes britanniques du Yorkshire capable de soutenir un parc éolien de 6.000 kilomètres carrés, près de huit fois la superficie de New York. Il deviendrait le plus grand centre de production d’électricité offshore au monde avec une capacité de 30GW.
Pourquoi ce site? L’île serait située dans une zone nommée Dogger Bank, dont la profondeur maximale est de 36 mètres et serait exposée à des vents puissants. Des fonds marins qui permettraient d’implanter facilement des éoliennes mais aussi de faire sortir de terre cette île artificielle. Dogger Bank se trouve au carrefour de six pays qui bénéficieraient de l’électricité produite par le parc éolien: les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark et la Norvège.
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Les équipements installés sur l’île artificielle transformeraient le courant alternatif produit par les éoliennes en courant continu pour l’envoyer par un câble relié aux différents pays desservis. En effet, le courant alternatif cause de grandes pertes d’énergie sur des transports de longue distance, ce qui serait le cas dans le cadre de ce projet. Les centrales locales retransformeront ensuite l’électricité en courant alternatif afin de la distribuer dans les foyers.
Une île à 1,5 milliard d’euros
Un défi qui ne fait pas peur à Rob van der Hage, dirigeant du programme pour TenneT, qui a déclaré au Guardian: “Est-ce difficile? Aux Pays-Bas, lorsque que nous voyons une étendue d’eau nous voulons construire des îles ou des terres. Nous faisons cela depuis des siècles. Ce n’est pas le plus grand challenge”.
Celui-ci pourrait être d’ordre économique. La construction de l’île, estimée à 1,5 milliard d’euros, serait totalement prise en charge par TenneT. La fabrication des éoliennes, dont le coût reste à définir, serait du ressort des spécialistes allemands Innogy et danois Ørsted. Peter Atherton, analyste énergétique chez Cornwall Insight (spécialiste de l’analyse du marché de l’énergie) est septique: “Ça va être cher comparé à ce qu'ils produisent localement”, évoquant les parcs déjà existants près des côtes néerlandaises au Guardian.
Selon Rob van der Hage, l’île pourrait sortir de terre “en 2027” si les délais du projet sont respectés. Elle permettrait ainsi de gérer la production d’électricité des éoliennes au fur et à mesure que celles-ci seront implantées. Personne ne semble avoir encore soulevé la question environnementale: un champ d’éoliennes aussi vaste pourrait-il dégrader la biodiversité dans la mer du Nord?
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