C’est un hôtel 5 étoiles comme on les imagine. Avenue Georges V à Paris, à deux pas des Champs-Élysées, son nom écrit en lettres d’or sur la devanture, de larges baies vitrées à travers lesquelles on peine à percevoir le bal des valises et des riches anonymes. Mais ce jour de septembre pluvieux, la magie dispendieuse des lieux est quelque peu perturbée. Devant l’entrée, au cortège des voitures de luxe se mêlent des drapeaux CGT et plusieurs dizaines de salariés débrayeurs(1) de l’hôtel Le Prince de Galles qui dénoncent la pénibilité de leur travail et exigent une augmentation des moyens humains et matériels.
Des luttes et des grèves comme celles-ci, durant quelques jours ou plusieurs semaines, à échelle de l’entreprise, il en existe des centaines chaque année en France, particulièrement dans les secteurs du commerce et des services où les conditions de travail dégradées sont régulièrement pointées du doigt. Ces « petites » mobilisations passent souvent sous les radars médiatiques et sont dissociées des grands appels nationaux à la grève et aux manifestations.
Article de notre n°68 « Le grand complot écolo », disponible en kiosque, en librairies et sur notre boutique.

Mais loin du cliché conservateur et éculé d’un pays prompt à se mettre en grève au moindre conflit, la France a vu ces dernières décennies les grèves d’entreprise perdre leur intensité. En 2023, seuls 2,4 % des établissements de plus de...