«Jamais je n’aurais pensé qu’on revienne en arrière comme ça », regrette Sylvie Colas, secrétaire nationale de la confédération paysanne et paysanne bio dans le Gers (Occitanie). Le 7 février dernier, le Parlement européen a approuvé un projet de loi visant l’assouplissement de la réglementation des plantes issues des NTG. Des « nouveaux OGM », non transgéniques, issus de méthodes de modification génétique développées grâce à l’arrivée ces dernières années des « ciseaux moléculaires » CRISPR-Cas.
Article issu de notre numéro 63 « +4°, ça va chauffer ! », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
À la différence des premiers OGM, obtenus par l’introduction d’un gène venant d’une autre espèce (transgénèse), les NTG permettent d’opérer sur un fragment ciblé d’ADN de manière à le supprimer ou le moduler (mutagénèse dirigée), ou bien d’y insérer une séquence génomique de la même espèce ou sexuellement compatible (cisgénèse). Ses défenseurs poussent à rebattre les cartes de la réglementation en vigueur pour faciliter la commercialisation des produits issus de cette technique, moins chère et plus rapide que l’ancienne. Un passage en force qui divise la communauté politique, scientifique et agricole.
Les produits NTG : des OGM à cacher
C’est l’un des points de tension majeurs. Le texte – toujours en cours de négociation au sein des instances européennes – propose...