Vous avez écrit en 2023 un essai, Changer de boussole (Les Liens qui libèrent), sur les limites de la croissance comme outil de lutte contre la pauvreté. Pourquoi avoir voulu rédiger un rapport de l’ONU sur le même sujet ? Est-ce pour lui donner un nouvel écho, un autre portage politique ?
Un tel rapport est doté d’un statut officiel. Je le soumets à une instance de 47 États membres qui doivent se prononcer sur son contenu. Ils peuvent être en désaccord, être dans le déni, mais ils sont obligés de prendre position. Je voulais sortir la post-croissance du monde académique et du débat public, pour la mener vers des canaux intergouvernementaux. Ce rapport s’inscrit par ailleurs dans une séquence politique puisque le Sommet de l’avenir des Nations Unies, en septembre, sera la première réunion à débattre des objectifs de développement 2030-45, et je voulais inscrire la post-croissance à l’agenda.
Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
L’an prochain, nous aurons une conférence sur le financement du développement puis le sommet mondial pour le développement social dans la foulée. Mon rapport est une contribution à ce processus. En outre, là où mon livre portait surtout sur la nocivité de la croissance dans les pays riches, le rapport aborde davantage la question du mode de développement des pays du Sud.
Dans votre rapport,...