Aujourd’hui, les avancées technologiques sont loin d’être prêtes pour permettre une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre des avions.
En prenant un billet, le client se voit proposer, entre une option “Siège” et une option “Bagages”, une option “Environnement” qu’il peut décliner de plusieurs manières :
- une proposition de reforestation, très bon marché, pour « planter assez d’arbres pour absorber autant de CO2 que le vol en émet »
- une proposition de contribution au développement des carburants “durables” (SAF - Sustainable Aviation Fuel), au montant conséquent (presque autant que le prix du billet)
- un mélange des deux
À chaque proposition est associée une infographie avec d’un côté les émissions de CO2 du vol selon le calcul d’Air France et de l’autre « le CO2 absorbé par la reforestation » et « le CO2 en MOINS avec les SAF ».
Cela tend à faire penser que l’on pourrait voler sans émettre de CO2, ce qui est totalement faux :
- La reforestation n’est pas une solution magique qui permettrait d’absorber les émissions de CO2 du vol car cela ne peut pas se réduire à une opération comptable. Aussi, au regard du prix très bas (moins de 4% du prix du voyage), on pourrait penser que la compensation est simple et efficace, alors que c’est tout le contraire.
- Contribuer au développement des carburants d’aviation dits “durables” (SAF) ne permet pas de réduire les émissions de CO2 d’aujourd’hui. Or les émissions doivent être réduites drastiquement dès maintenant pour que le réchauffement ne dépasse pas 1,5 °C, objectif fixé par l’Accord de Paris sur le climat.
Aujourd’hui, la réglementation française oblige Air France à incorporer un minimum de 1 % de SAF dans le kérosène classique. A ce niveau, la réduction des émissions n’est au mieux que de 0.4 %. Nous sommes donc bien loin des 100 % !
- L’impact climatique du transport aérien ne se limite pas au CO2 : la combustion de kérosène en altitude génère d’autres émissions qu’Air France n’inclut pas dans ses calculs, alors que leur impact climatique est environ deux fois plus important que celui du CO2.
La présentation d’Air France est trompeuse. Elle fait croire à ses clients qu’ils peuvent voler sans générer d’émissions nuisibles au climat ou en les compensant. Nous demandons à la compagnie de la revoir et lui proposons de l’aider à la rendre plus acceptable. Une plainte a déjà été déposée en parallèle à la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).
Enfin, nous rappelons qu’en attendant le déploiement effectif de solutions bas carbone, seule une réduction du trafic aérien peut permettre de réduire les émissions du secteur.
Aidez-nous à nous faire entendre en signant la pétition.
Ensemble, interpellons Air France pour l'obliger à adopter un discours honnête sur la décarbonation de l’aviation !
Auteurs de la pétition :
Romain Morizot, Ingénieur aéronautique, membre de l’association Les Ateliers ICARE (suite du collectif ICARE, membre du PAD)
Premiers signataires:
Frédéric Berthelot, ingénieur déserteur en évolution professionnelle, membre de l’Association les Ateliers ICARE
Charlène Fleury, militante climat et porte parole d'Alternatiba / ANV-COP21
Yoann Lafficher, ingénieur aéronautique, membre de l’association Les Ateliers ICARE
Christophe Laratte, pilote de ligne, militant Europe Ecologie Les Verts, représentant syndical
Eric Lombard, coordinateur de Rester sur Terre (Stay-Grounded)